Morses sur l'île de Moffen au nord du Spitzberg

Voyage Groenland

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Mercredi 20 septembre,
A 8h00, le fjord des Oies , 70°03'N, 27°21'W
Température de l’air +4 °C, de l’eau 0 °C. Distance parcourue 171 miles
Dès l’annonce du réveil, par Troels, beaucoup d’entre nous montent sur le pont supérieur pour assister au lever du soleil. Le cadre est superbe : de chaque coté du fjord, des montagnes d’environ 2000 mètres de hauteur nous dominent. Ces montagnes sont constituées de centaines de strates de lave. Lors de l’ouverture de l’Atlantique Nord, ces laves se sont déversées à la surface du sol, comme cela se passe actuellement en Islande. Le soleil levant illumine les sommets de couleurs chatoyantes, toutes en dégradées de rouge, de rose, et de jaune. Autour de notre navire, de nombreux icebergs s’éparpillent. Au fond du fjord, la glace semblent plus serrée et au fur et à mesure que nous approchons, nous réalisons que cette glace est très compacte. En surface, le brash s’est ressoudé formant une couche de plusieurs décimètres.
Cette banquise n’inquiète nullement notre commandant et il engage notre navire tout juste en ralentissant un peu. Le bruit de l’étrave se frayant un passage est impressionnant. Par moment, de véritables coups de fusil se font entendre ; ce sont les bourguignons qui éclatent sous la pression de l’étrave. Le spectacle n’est pas en reste, la banquise se fend devant nous ; les blocs sont retournés et s’engouffrent sous l’étrave dans un spectacle impressionnant.
Nous arrivons à proximité des deux fronts glaciaires et, par chance, la mer devient à nouveau libre. Nous pouvons alors mettre les zodiacs à l’eau pour une longue sortie le long de la muraille de glace. Quelques phoques se montrent, attirés par ces visiteurs qu’ils n’ont vraiment pas l’habitude de recevoir.
Nous atterrissons à l’extrémité du front glaciaire, près de la moraine. Nous pouvons marcher jusqu’à un promontoire, d’où la vue sur le glacier est grandiose. Nous avons du mal à prendre conscience du gigantisme de ces fleuves de glace.
Au moment de rembarquer dans les zodiacs, brusquement une houle vient les secouer. Sans doute le front s’est écroulé quelque part. Nous devons alors les retenir fermement à plusieurs pour qu’ils ne partent pas à la mer. Un second craquement se fait entendre au loin. Nous décidons d’embarquer immédiatement avant qu’une seconde houle nous surprenne. L’embarquement est un peu précipité.
Au cours de l’après-midi, le temps se dégrade, le vent se lève et des nuages arrivent depuis l’entrée du fjord. Comme hier, nous organisons trois groupes, les rapides avec Troels, les moyens avec Gérard et les contemplatifs avec Nicolas. Le vent forcit et il se met à neiger. La marche est assez facile sur un sol de toundra riche en variétés de plantes : saules, bouleaux, sédums, épilobes.
En soirée, le vent se calme et le temps revient au beau. Encore une fois, les noctambules peuvent admirer les aurores boréales depuis le pont supérieur.

Jeudi 21 septembre,
A 8h00, le fjord Rouge, 70°29'N, 28°20'W
Température de l’air +1 °C, de l’eau 0 °C. Distance parcourue 42 miles
La nuit a été calme, à l’ancrage au fond du fjord Rouge. Le temps est encore au beau fixe. Le spectacle du lever de soleil sur les montagnes enneigées est admirable. Nous pouvons rester pendant près d’une heure pour profiter au maximum de toutes ces couleurs aussi merveilleuses les unes que les autres.
Après le petit déjeuner, nous sommes à pied d’œuvre pour une sortie en zodiac au nord de l’île Rouge, là où de nombreux icebergs s’échouent. Nous pouvons passer entre les géants de glace et les admirer pendant plus de deux heures.
La suite de la journée s’annonce merveilleuse : le fjord Rouge portent bien son nom. Sur la rive ouest, se trouve une montagne composée de grès de couleur rouge brique, en grande partie recouverte de neige fraîche. Le spectacle est tel que nous passons de longs moments sur les ponts extérieurs pour admirer, photographier et filmer ces scènes qui nous donnent l’impression d’être sur une autre planète.
Nous arrivons en vue du lieu d’atterrissage de l’après-midi, dans le fjord des Lièvres. Aux jumelles nous pouvons repérer nos premiers bœufs musqués, mais ils sont loin dans la pente au pied des montagnes.
Comme les jours précédents, nous organisons trois groupes de niveau différents. Gérard part avec les randonneurs pour l’ascension d’une colline qui culmine à 310 m d’altitude. La neige fraîche comportent des traces de quasiment tous les animaux de la région: lemming, hermine, renard polaire, lièvre arctique, bœuf musqué. Pendant ce temps, le groupe des baladeurs, avec Troels et le Commandant, reste dans la vallée d’un petit torrent. Ils aperçoivent deux bœufs musqués dont un grand mâle, puis deux femelles avec deux petits. Nous pouvons les approcher à une cinquantaine de mètres avant qu’ils ne prennent la fuite.
Nicolas était avec les contemplatifs et en étant rentré un peu plus tôt, a pu monter un kayak et en faire profiter le Commandant et un marin.
De retour sur notre navire, notre chef nous a concocté une surprise : un barbecue sur le pont, avec force salades et grillades. La soirée se prolonge par un spectacle de danse que nous offre Natacha et Andrey. La musique continue pour les danseurs mais la froid piquant nous fait revenir rapidement à l’intérieur. La fête se termine au bar tard dans la nuit.
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