Le Grand glacier (Storbreen) dans le sud du Spitzberg

Voyage Spitzberg

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Journal de voyage Nord-ouest du Spitzberg Du 2 au 12 juillet 2011

2 juillet – Jour 1 - Embarquement
Après-midi : ciel couvert avec quelques éclaircies, vent de sud-est force 2, température 12 °C.
Soir : ciel couvert avec de petites trouées, vent d’est force 1 à 3, température 8 °C.

Longyearbyen
Position à quai: 78°13,7 N, 15°36,4’ E

Après un vol de Paris à Oslo puis vers Longyearbyen, nous arrivons à l’aéroport sans incident particulier. Le chef d’expédition, Gérard, nous y accueille et nous accompagne en bus au port. Notre navire, le S/V Noorderlicht.(S/V veut dire Sailing Vessel ou Vaisseau à Voiles, littéralement nommé Aurore Boréale), est sagement amarré à quai, à couple d’un autre bateau de même taille.
Sitôt tout le monde à bord, le capitaine Gert, peut donner l’ordre de larguer les amarres pour 10 jours de navigation côtière le long de l’archipel. Les deux officiers Renske et Aafke participent aussi aux manœuvres. Malgré l’heure avancée, le chef Menthe nous sert le dîner.
A l’issue de celui-ci, Renske nous invite à une courte réunion sur les consignes de sécurité à bord. Ensuite, nous pouvons profiter de la lumière nocturne du soleil et observer nos premiers oiseaux de mer : deux espèces de guillemots, présents en grande quantité dans l’Isfjord (fjord de la Glace), mais surtout les fulmars boréaux qui approchent le bateau pour profiter des turbulences de celui-ci dans l’air ambiant.
Après un peu plus de trois heures de navigation, le navire entre dans la petite baie Trygghamna (le havre Tranquille), déjà connue du temps des baleiniers pour être un ancrage sûr. Nous y passons le reste de la nuit au calme.

3 juillet – Jour 2 - Isfjord
Matin : ciel peu nuageux, vent de nord est très faible, température 8 °C.
Après-midi :ciel couvert, quelques averses de bruine, vent de nord force 2, température 10 °C.
Soir : ciel couvert, très bas, bruine, vent du sud force 3, température 8 °C.

Alkhornet
Position d’ancrage : 78°15’ N 13°50’ E
Au lever, nous avons la bonne surprise de découvrir un ciel relativement dégagé. Cela augure une bonne journée. Nous nous retrouvons pour le petit-déjeuner et ensuite, Gérard nous présente le programme de la matinée : la toundra au pied de la grande falaise d’Alkhornet. Aafke met le zodiac à l’eau. Notre premier débarquement se passe dans des conditions très faciles : pas de vague et une bonne plage de galets. Nous partons à pied le long de la côte. Nous arrivons auprès un grand rectangle de gros troncs d’arbres avec quelques briques. Il s’agit de vestiges d’une cabane qui avait été construite par des trappeurs pomores (peuples de chasseurs de la région d’Arkhangelsk). Ces trappeurs ont en effet parcouru les mers arctiques à la recherche de gibier dès le 17e siècle. Plus loin une seconde cabane est visible. Celle-ci, en bon état sert de refuge d’été pour les deux policiers qui patrouillent toute la région pour des raisons de sécurité et de surveillance. Ils nous signalent qu’aucun ours n’a été aperçu dans les parages. Un labbe parasite se trouve auprès de la cabane. Le nom de cet oiseau, peu farouche, est lié à son mode d’alimentation : il harcèle les mouettes et guillemots pour que ceux-ci lui concèdent leur nourriture.
Nous continuons le long de la côte à la recherche de rennes. Après une demi-heure, Gérard en repère un qui broute tranquillement. Tout doucement, nous l’approchons, sans qu’il ne soit perturbé par notre présence. Nous pouvons le filmer et le photographier à souhait avant qu’il ne daigne s’éloigner.
L’heure avance et nous devons rentrer à bord ; nous nous dirigeons vers la côte et repérons deux autres labbes que nous laissons à distance car l’un des deux couve sur son nid. Juste après, c’est un couple d’oies à bec court qui est sur notre route. Nous contournons leur nid pour ne pas les déranger plus que nécessaire. Nous rentrons à bord juste à temps pour le déjeuner.
Barentsburg
Position à quai : 78°03,7’ N 14°12’ E
Renske nous invite à un exercice de sécurité. Il commence par la sonnerie stridente de l’alarme. Chacun part dans sa cabine pour y prendre des vêtements chauds et son gilet de sauvetage. Nous nous retrouvons sur le pont arrière où Renske nous explique le fonctionnement des canots de sauvetage et quoi faire en cas d’homme à la mer. Le plus cocasse est la démonstration d’enfilage de la combinaison de secours au cas où nous aurions à sauter dans l’eau glacée.
Nous sommes arrivé devant la cité minière russe de Barentsburg. Le Noorderlicht s’amarre au quai charbonnier. Nous partons à notre rythme pour une visite de la ville. Les quelques centres d’intérêts sont le magasin de souvenirs, le musée pomore, le bar, le bureau de poste, l’église construite en mémoire des 141 victimes de l’accident d’avion du 19 août 1996. Cette cité construite juste après la seconde guerre mondiale avec la grandeur que les soviétiques avaient est maintenant en décrépitude. La plupart des bâtiments sont à l’abandon ; certains sont même utilisées par les mouettes pour y construire leurs nids. La vision de ce petit bout de Russie est très étrange : on y ressent un isolement que le tourisme estival n’arrive pas à rompre.
Vers 17h, nous reprenons la navigation en direction du Nord. Gérard nous présente un diaporama sur la faune arctique : mammifères terrestres et marins, oiseux de mer et terrestres. Le plus difficile est de retenir tous les détails de couleurs, de plumage ou de comportement pour les identifier.
Après le dîner, Aafke qui est de quart stoppe brusquement le navire et nous crie : une baleine. Nous bondissons à l’extérieur. Nous voyons plusieurs fois son dos noir et son aileron qui émerge très brièvement de l’eau. Décidément le voyage commence bien ! Comme elle réapparaît au loin, nous reprenons la navigation. Une deuxième baleine est localisé tout près quelques minutes plus tard. Celle-ci ne revient pas respirer à la surface.
En approchant de la pointe Poole, nous croisons un autre bateau qui s’y arrête aussi. Ils mettre un zodiac à l’eau à la recherche de morses. Il n’en trouve qu’un seul dans l’eau. A ce moment un autre petit rorqual vient respirer à 20 m du Noorderlicht. Aafke coupe le moteur et nous restons à la dérive pour le revoir. Pendant une demi-heure nous apercevrons jusqu’à trois d’entre eux venir respirer dans un rayon de 300 mètres autour de nous.
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