Le fjord du Temple pris par la banquise

Voyage Pôle Nord magnétique

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Samedi 09 mai.
Aujourd'hui, le temps est vraiment bouché et il neige un peu plus que d'habitude. Nous partons quand même, de toute façon, nous voyons l'île, à une dizaine de kilomètres devant nous et nous pouvons nous diriger au vent, la précision sera suffisante.
La banquise est de plus en plus broyée au fur et à mesure que l'on se rapproche de la terre. Tout comme les premiers kilomètres étaient très défoncés, les derniers nous donnent bien du mal.
Alors que nous sommes encore loin, nous voyons d'épisodiques nuages de fumée sur l'île : y aurait-il quelqu'un ? Lorsqu'un avion décolle du même point, nous en avons la conviction. En approchant nous repérons des cabanes.
Rendus sur les lieux, nous découvrons un chantier où il ne reste plus qu'un camion grue et une cabane montée sur un châssis équipé de gros patins à neige. Personne alors que le moteur du camion tourne au ralenti. Dans ces régions il est courant de laisser un moteur tourner pour être sûr de ne pas avoir de problème de démarrage au froid. Quelqu'un doit donc bientôt revenir. A coté du chantier, une piste d'atterrissage est grossièrement déblayée à même le sol. Il semble y avoir des traces fraîches. L'avion ne peut être parti que d'ici. Nous laissons un mot dans la cabane et installons le camp au calme à l'autre bout de la piste.
Contact radio : pas de réponse. Ca tombe bien ! juste au moment où l'on a réellement besoin d'elle, ça ne marche plus. Nous renouvellerons l'appel demain, de toute façon, ils savent qu'on est très près du but et comme nous avons mis la balise ARGOS en position "demande l'avion", demain matin, ils sauront exactement où nous sommes et que nous attendons l'avion.

Dimanche 10 mai.
Un bruit de moteur nous sort du sac de couchage. Deux bulldozer arrivent. Ce sont deux conducteurs qui arrivent en provenance d'un camp de prospection d'une compagnie pétrolière. Ils viennent chercher le reste du matériel qui avait servi à installer ce camp temporaire. Ils nous confirment que des perturbations existent dans les communications radio depuis hier soir (cette perturbation durera au moins jusqu'au mardi suivant lorsque nous quitterons Resolute, soit 3 jours, elle est occasionné par l'activité du soleil). Dans une heure, l'avion de la compagnie pétrolière doit venir les rechercher. Nous leur chargeons de transmettre notre appel radio toujours infructueux au pilote qui relaiera à notre compagnie aérienne. Effectivement on entend peu après la réponse, toujours par l' avion servant de relais : nous serons récupérés vers 14h00.
L'avion arrive à l'heure dite, avec à son bord une bouteille de champagne (canadien) bien méritée.